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Ce blog se veut un lieu de réflexion libertaire autour des concepts de domination et de pouvoir.L'objectif serait de fournir une base référentielle pour faciliter le renouveau de la pensée libertaire. Attention comme tout blog il faut commencer par la fin soit le message le plus ancien. Pour faciliter ,les articles ont été numérotés puisqu'ils font partie d'un ensemble de textes. La forme blog m'est apparue plus intéressante que la brochure en raison de la gratuité et des échanges à venir.Vous pouvez laisser des commentaires en cliquant sur l'icône éclair.Cordialement et bonne lecture !

12 Apr

ANARCHIE ET POUVOIR 16

Publié par sureau  - Catégories :  #anarchie et pouvoir

ANARCHIE ET POUVOIR 16

Vers l'affirmation d’ une définition positionnelle du pouvoir:

Le pouvoir doit donc être plus défini comme existence que comme essence. Par conséquent, le pouvoir n’est pas un, monolithique et universel.

Il se manifeste dans la pluralité historique et culturelle de ses existences et manifestations. « Le pouvoir…gît toujours dans l’interaction ; il est relation entre des acteurs ou des systèmes d’attitudes, d’opinions et de comportements. Inversement, toute interaction est nécessairement caractérisée par une relation de pouvoir, unilatérale ou mutuelle, qui s’exprime à travers un échange d’informations. »[1]

En ce sens, le pouvoir est un fait collectif, une expression collective et comme tel, il a revêtu maints habillages qui, tous exprimèrent des socialités différentes, à des moments particuliers d’histoires de sociétés toutes singulières.

Le pouvoir n’est pas par essence, mais il y prétend fallacieusement par aspiration à l’éternité. « Les mythes de l’origine, du commencement sont aussi les mythe du commandement. »[2]

La prétention à l’existence d’une essence du pouvoir ne semble se fonder que sur des aprioris philosophiques et idéologiques tout comme la revendication de l’existence d’un déterminisme historique du pouvoir qui signifierait que ce dernier parvienne dans nos sociétés aux formes les plus évoluées des rapports humains de pouvoir n’est pas plus fondée. De telles prétentions dissimulent, là encore, des aprioris théoriques et idéologiques.

La conception anarchiste du pouvoir devrait tendre à être systémique et non monolithique, labyrinthique et non univoque, positionnelle et non essentielle.

Ne conceptualiser le pouvoir qu’ « en terme de négation, d’exclusion, de rejet, d’opposition, voire d’antinomie. »[1] constitue une ineptie.

Cela revient à se priver des apports de la critique du pouvoir au sein des relations sociales pour ne se focaliser que sur la forme centralisée, apparente et émergente du pouvoir mais le pouvoir, ce sont aussi des relations, des rapports.

« Soumission et domination sont les deux faces de la même médaille.

Notre asservissement réside dans notre acceptation du rapport de pouvoir. Accepter ce rapport, c’est également se laisser façonner, modeler dans un certain mode de relation aux autres…il n’y a pas un pouvoir qui nous domine…mais une multitude de dispositifs de pouvoir auxquels nous participons… »[2]

Ramener le pouvoir à la seule instrumentation de la domination conduit à une restriction idéologique du champ conceptuel du pouvoir.

Prétendre percer l'essence du pouvoir est conceptuellement erroné et conduit à se fourvoyer en occultant la problématique de la servitude volontaire.

"Le désir collectif se laisse envoûter par la fascination de l’Un et y trouve son apaisement. De cette manière, la société évite de se confronter à sa propre pluralité, elle peut même la dédaigner au nom d’une unité fantasmatique qui ne reconnaît pas la réalité de sa fragmentation et de sa dispersion et la sublime dans la soumission au tyran, au chef, au leader. Dans l’obéissance à l’autorité indiscutable, le sacrifice de la liberté des individus est amplement compensé par l’unification imaginaire du peuple. Dans l’unité d’une domination centralisée apparaît une image unitaire de la totalité sociale, et l’identité des individus est subordonnée à leur appartenance au grand tout. »[3]

Il convient donc de dénoncer cette objectivation du pouvoir qui le réduit à de simples processus d’organisation de la domination et à un arsenal juridique, politique, économique et policier attenant, alors qu’il est avant toute chose, les expressions premières de socialités, fussent – elles aliénantes.

[1] Tomas Ibanez fragments épars pour un anarchisme sans dogmes, rue des cascades 2010 p 77

[2] Rupture, Simon, janvier juillet 2006)

[3] Fabio Ciaramelli, crise de la démocratie, nature humaine et servitude volontaire, réfractions,

[1] Philippe Braud, du pouvoir en général au pouvoir politique, traité de science politique, tome 1, PUF, 1985, p335

[2] Philibert Secretan, le contestable et l’incontestable,l’âge d’homme, 1974, p 109

ANARCHIE ET POUVOIR 16
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